A l’heure où nombreux sont les politiques, les ONG et les particuliers à s’inquiéter de la qualité de l’air sur la santé et des conséquences du réchauffement climatique, la voiture moyenne vendue en neuf en France est toujours plus polluante en 2017. ET pourtant, il ne s’est jamais vendu aussi peu de motorisations diesel. Alors, pourquoi une telle contradiction ?
SUV : la voiture neuve préférée des Français
Il est logique de penser que les nouvelles générations de voitures sont plus performantes, moins gourmandes en carburant et surtout, moins polluantes. Et pour cause, puisque les régulières avancées technologiques vont toutes dans ce sens.
Dans les faits, le portait-robot de la voiture neuve vendue en France l’an passé indique que ce n’est pas le cas. Certes, elle est effectivement plus performante, mais également plus coûteuse, moins économe et plus polluante. Une contradiction directement liée au fait que les Français se tournent en masse vers les SUV, ces modèles à mi-chemin entre la berline et le 4×4.
Avec plus de 681000 ventes pour la seule année 2017, ce segment représente en effet un tiers des immatriculations neuves dans l’Hexagone alors qu’il était encore anecdotique il y a peu. En France, il a été largement dominé par Peugeot avec son 3008.
Top5 des ventes de SUV en France en 2017 :
- Peugeot 3008 (74 297 immatriculations)
- Renault Captur (68 773 immatriculations)
- Peugeot 2008 (67 979 immatriculations)
- Dacia Duster (37 042 immatriculations)
- Renault Kadjar (31 522 immatriculations)
A titre de comparaison, le Range Rover Evoque n’occupe que la 35e place avec seulement 4 501 immatriculations.
Les marques de luxe ne sont d’ailleurs pas en reste et proposent elles-aussi leur crossover.
C’est le cas notamment de Rolls Royce qui a été dévoilé le 10 mai 2018 son Rolls Royce Cullinan. Ce premier SUV de la prestigieuse marque anglaise est évidemment conforme à son image de luxe et de démesure.
Vers la fin de la sobriété ?
Avec le retour du pouvoir d’achat des consommateurs, on constate une véritable montée en gamme des modèles les plus vendus en neuf dans l’Hexagone.
Or, la constante progression du volume d’immatriculations de SUV en neuf provoque un regain des rejets de monoxyde de carbone, de Nox et autres polluants atmosphériques résultants de la combustion du carburant.
Des voitures plus puissantes et plus gourmandes
Plus puissants, les crossovers sont également plus gourmands. Ainsi, si la consommation de la voiture neuve moyenne s’établissait à 5,3 litres il y a une décennie, elle avait progressivement chuté pour atteindre un modeste 4,5 litres en 2016.
En revanche, en 2017, la courbe s’est inversée avec une hausse de +2% de la consommation, celle-ci passant à 4,6 litres / 100 km.
L’abandon du diesel influe également sur la pollution atmosphérique
Depuis 2015 et les révélations fracassantes sur le logiciel fraudeur utilisé notamment par le groupe Volkswagen pour passer avec succès les tests liés aux émissions polluantes de NOx et de CO2, les ventes de voitures diesel ont commencé à fléchir.
La forte hausse des taxes sur ce carburant imposé par le gouvernement français et l’exclusion progressive de ces véhicules des grandes villes françaises ont fini par décourager les consommateurs qui se tournent désormais vers les motorisations essence, et dans une moindre mesure, à propulsion hybride et électrique.
Ainsi, en 2007, la part du diesel en neuf est de 74%. Dix ans plus tard, ce chiffre dégringole à 47%, avec une baisse qui se poursuit nettement en 2018.
Une bonne nouvelle pour l’environnement ? En réalité, pas tout à fait car un moteur à essence consomme plus que son homologue diesel pour parcourir la même distance. Il émet logiquement plus de polluants, à l’exception du dioxyde d’azote.
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